extrait du krinein magazine

article extrait du "krinein magazine"

Au regard du synopsis, Les Oubliées s'approche d'une banale histoire de tueur en série de plus. Après visionnage, la surprise n'en est que meilleure. Hervé Hadmar, réalisateur et scénariste, et Marc Herpoux, coscénariste, ont développé une série policière à rebours du tout venant de la fiction hexagonale. Un atypisme décelable dès le générique où de vieilles bâtisses libèrent de vagues courbes noires sur la musique cristalline du compositeur Eric Demarsan (les bandes originales de L'Armée des ombres et du Cercle rouge de Jean-Pierre Melville). Le mal insidieux qui s'échappe de la pureté. Ambiance.

Aussi, Les Oubliées doit beaucoup à la composition parfaite de Jacques Gamblin (Holy Lola, Enfin veuve). Ce dernier met tout son talent en œuvre pour camper l'ambiguïté d'un être devenu presque désincarné au fil des ans. Des gros plans, une image désaturée et des accords de piano dissonants achèvent de renforcer les stigmates mystiques qui craquèlent la peau du limier. Face à Jacques Gamblin, le jeune Fabien Aïssa Busetta a également bien du mérite. Le comédien interprète avec conviction Olivier Ducourt, un bleu fourré dans les pattes de Christian Janvier, aussi méthodique que son supérieur s'avère instinctif.

Thriller hypnotique et lancinant, Les Oubliées tranche à la fois avec la candeur française et l'hyper efficacité anglo-saxonne. La série se joue des conventions du genre pour mieux les pervertir. Le téléspectateur n'a alors pas d'autre choix que se laisser dériver au plus profond de ce Styx obsessionnel. Une réussite.



20/02/2008
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